Le Pèlerin : l’animal le plus rapide au monde !
Le Faucon pèlerin est un chasseur très spécialisé : il ne se nourrit que d’oiseaux saisis en plein vol.
Il développe pour cela deux techniques. La première est relativement classique. Elle consiste à poursuivre la proie potentielle en vol horizontal. Mais il y a poursuivre et poursuivre ! Dans le cas du Pèlerin, la vitesse de poursuite peut atteindre 100 km/h ! Cela lui permet de capturer des oiseaux comme le Martinet noir.
La seconde technique est encore plus impressionnante et exclusive au Faucon pèlerin. Il s’agit ici d’un vol en piqué, débuté à plusieurs centaines de mètres de haut, afin de fondre sur une proie qui n’a rien vu. Ce piqué peut atteindre la vitesse phénoménale de 400 km/h ! Cette vitesse place le Faucon pèlerin au rang d’animal le plus rapide du monde !
Mais ce n’est pas tout. Plonger à 400 km/h est tout à fait unique, mais l’objectif est bien de capturer une proie qui est elle-même en vol. Et qui dit en vol dit en mouvement. Le Pèlerin doit donc faire coïncider sa chute verticale avec le vol horizontal de la proie potentielle – de la proie espérée. Comment y parvenir ? Des chercheurs ont découvert que l’œil du Pèlerin dispose de deux fovéas*, l’une permet la vision monoculaire latérale, l’autre la vision binoculaire. Le Pèlerin repère donc dans un premier temps sa proie en vision latérale. Il la suit ainsi dans la première phase du piqué, cela lui permet d’adapter sa trajectoire à celle de la proie convoitée. Ensuite, lorsque la proie est proche, le faucon utilise la seconde fovéa. Sa vision est alors binoculaire : idéal afin de réaliser la capture. Le Faucon pèlerin est donc capable de changer de système de vision en plein vol ! Incroyable !
Evidemment, observer un Faucon pèlerin en chasse est particulièrement difficile, car l’action est rapide et se déroule souvent haut dans le ciel. Nous vous proposons néanmoins d’observer le résultat de ces chasses exceptionnelles. La caméra 2 de la cathédrale filme deux gargouilles situées à 60 m de hauteur, avec Bruxelles en arrière-plan. Ces gargouilles sont les points d’arrivée préférés du couple de Pèlerins de la cathédrale lorsqu’il revient de chasse avec une proie. Les images sont magnifiques, instructives, rares !
Lorsqu’il arrive sur la gargouille, le faucon plume sa proie, c’est-à-dire qu’il arrache la plupart des plumes, et particulièrement toutes les rémiges (grandes plumes des ailes) et toutes les rectrices (plumes de la queue). La proie est ensuite soit mangée, soit apportée au(x) fauconneau(x), soit encore stockée, à la base de la gargouille ou dans une cachette située sous un abat-sons. Eh oui, les Faucons pèlerins font des réserves !
Les vidéos en annexe montrent, via la caméra 2, les Pèlerins de la cathédrale posés sur une gargouille tout au sommet de la tour Nord.
*La fovéa est une zone hypersensible du centre de l’œil, c’est là que la vision des détails est la plus précise.
blog 22042023 video 1. Le mâle Pèlerin de la cathédrale revient de chasse avec une Grive musicienne.
blog 22042023 video 2. Le mâle Pèlerin de la cathédrale revient de chasse avec un Etourneau sansonnet .
blog 22042023 video 3. Le mâle Pèlerin mange un pigeon qu’il a omit de plumer, cela va lui réserver une petite surprise !
blog 22042023 video 4. La femelle Pèlerin de la cathédrale vient au petit matin récupérer une proie de la veille. Il s’agit d’un Pic vert !